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vendredi 4 avril 2008

Tous concernés par le climat

Bon, je suis passé hier sur le salon Produrable à La Défense à Paris. Je ne rentre pas dans les détails de ce salon plutôt de bonne qualité en ce qui concerne les intervenants aux conférences. Mais moi, ça m'énerve quand j'entends encore des "spécialistes" parler du "climat qu'on va laisser à nos enfants". Pourquoi ?

Parce que la crise écologique qui nous arrive dessus à toute vitesse, ce n'est pas nos enfants qui vont se la prendre mais nous tous, qu'on ait entre 20 et 70 ans.

Et parce que dire cela donne l'impression que les conséquences ne seront pas visibles avant longtemps.

Geneviève Férone l'annonce pour 2030 dans son livre "2030 - Le krach écologique", et 2030, c'est dans 20 ans, c'est-à-dire pas grand chose. Moi j'aurai 52 ans et mes parents n'en auront même pas 80 ! Alors oui, si c'est la cata, nos enfants vont en pâtir. Mais nous-mêmes et nos parents aussi, alors arrêtons d'utiliser cette formulation à tours de bras.

A ce propos, la probabilité qu'un truc grave arrive avant 2030 est de plus en plus forte. Dans ses rapports, le GIEC ne prend pas en compte les phénomènes non-linéaires, c'est-à-dire tous les effets d'emballement possibles, parce qu'ils sont extrêmement difficiles à modéliser. Quelques exemples : avec le réchauffement, la glace des pôles fond ; quand elle fond, il y a moins de glace pour renvoyer les rayons du soleil, donc les océans recoivent plus de chaleur, se réchauffent, donc la glace fond, etc etc. Autre exemple : les océans sont aujourd'hui un puits de carbone, c'est-à-dire qu'ils absorbent une bonne partie du CO2. A partir d'un certain seuil, ils arrêteront d'en absorberont et commenceront à en émettre. Comme les forêts, qui du fait de la canicule en 2003, on absobé beaucoup moins de CO2 que d'habitude et ont été des émetteurs.

Le problème avec ces effets d'emballement, c'est qu'ils sont imprévisibles, à la fois dans leur occurence dans le temps, et dans leur ampleur. Ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que tout peut changer en à peine 10 ans. C'est la durée qu'il a fallu à la dernière ére glaciaire il y a 20 000 ans pour s'installer. Il y avait de la banquise jusqu'à Londres, et des mammouths dans le Périgord. Inutile de préciser que dans ce cas là, il n'y aura plus de place pour 9 milliards d'hommes sur la Terre. D'ailleurs, savez-vous la différence moyenne des températures à la surface de la Terre entre aujourd'hui 2008 et la dernière période glaciaire ? Tiens, ça fera l'objet d'un prochain message.

Pour terminer la semaine, deux blogs excellents sur le climat :
- le français : Climats le blog
- l'américain : RealClimate

Et le lien vers l'incontournable Rapport Stern (le "summary of conclusions" ne fait qu'une vingtaine de pages)

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