Note : les gains éventuels liés aux annonces google seront reversés intégralement à des organisations de protection de la nature et de lutte contre le réchauffement climatique

mercredi 26 novembre 2008

Environnement et santé : ça bouge au gouvernement !

Je partage avec vous l'annonce faite ce jour par la Ministre de la Santé Roselyne Bachelot en ouverture du colloque "Environnement chimique, reproduction et développement de l’enfant".

« Nos efforts communs, en France, en Europe et dans le monde, doivent être orientés de telle sorte que nous puissions vivre dans un environnement chimiquement moins dangereux. Consciente de l’importance de la recherche scientifique et déterminée à protéger et à mieux informer le grand public, je vais commander à l’INSERM une expertise collective sur la mutagénèse et la reprotoxicité de produits chimiques, notamment les produits classés CMR 3 , c’est-à-dire sans effets prouvés chez l’homme ou chez l’animal mais pour lesquels une suspicion d’effet CMR existe.

Je m’apprête également à saisir le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, pour faire réévaluer le risque des cosmétiques pendant la grossesse et chez le jeune enfant. Je pense notamment aux cosmétiques distribués dans les maternités.

J’interviendrai, enfin, au niveau européen pour que soit connue, dans le respect du secret industriel, la composition quantitative et qualitative des cosmétiques. Informer constitue, en effet, l’une de mes priorités. C’est donner à chacun, et en particulier aux plus sensibles, comme les femmes enceintes ou les enfants, une liberté de choix des plus essentielles. Aussi, je tiens à ce qu’une campagne d’information soit réalisée par l’INPES sur les risques potentiels liés à l’utilisation, pendant la grossesse, de certaines substances chimiques, notamment celles qui seront identifiées par l’expertise collective de l’INSERM. Cette campagne s’adressera au grand public, aux femmes enceintes ou susceptibles de l’être, mais aussi aux professionnels de santé, pédiatres, gynécologues-obstétriciens et sages-femmes. Je ferai insérer dans le carnet de maternité une information sur le risque potentiel de l’utilisation de ces produits pendant la grossesse.

J’aimerais, enfin, faire étudier, en partenariat avec les industriels, la possibilité d’apposer, sur les produits reprotoxiques, un logo indiquant qu’ils ne sont pas recommandés aux femmes enceintes et aux jeunes enfants.

* 14 % des couples consultent en France pour des difficultés à concevoir.
Même si les causes peuvent être multiples, à ces couples en souffrance, à ceux qui, plus généralement, craignent pour leur santé, nous devons une transparence totale. L’enjeu est trop important pour que nous restions dans l’incertitude. Face à la complexité, à la diversité et à l’ampleur des pathologies d’origine environnementale, nous devons impérativement renforcer notre expertise et partager nos connaissances au-delà des frontières. »

Petit plaisir du soir, espoir ?...

PS : petit lien vers le site du C2DS : Comité pour le Développement Durable en Santé

lundi 24 novembre 2008

Que faut-il penser du Calendrier Pirelli 2009 ?

Je ne sais que penser du dernier & fameux calendrier Pirelli... Avant toute chose, vous pouvez le découvrir sur le site du Pirellical

D'un côté, le thème cette année : un hymne à l'Afrique, à l'ethnique, au sauvage, au tribal, à la nature et aux éléphants peut-être, à la Terre mère éventuellement. Le tout avec des images évidemment sublimes de naïades dénudées pataugeant au milieu des bêtes, filmées au Botswana. The Cal, c'est cette année des citations et des remarques du photographe sur l'environnement, les changements climatiques et le réchauffement de la planète, la surpopulation du globe et l'épuisement des ressources naturelles. Et puis, pour réduire la nuisance écologique, le Calendrier sera imprimé sur du papier poreux naturel et sans plomb.

Oui mais...
Oui mais comment oublier que Pirelli, c'est une marque de pneus qui gagne de l'argent si on roule plus, qu'on use plus nos pneus, en clair qu'on pollue plus ? On est alors tenté, voire très tenté, de considérer que tout cela n'est qu'un coup de greenwashing de plus...

Oui mais... (bis)
Oui mais Pirelli a signé le Global Compact, fait partie des indices FTSE4Good et Dow Jones Sustainability Indexes, est membre du GRI, etc... (source : website Pirelli). Peut-on donc considérer que l'entreprise est suffisamment active dans le domaine du développement durable pour jouer sur ce registre ?

Oui mais... (ter & final)
Oui mais tous ces animaux sur les photos sont bien sûr apprivoisés, ils n'ont plus rien de sauvage. Car de mes 2 semaines de volontariat dans une réserve en Afrique du Sud je retiens ceci : on ne va pas se pendre aux défenses d'un éléphant d'Afrique sauvage, loin de là... The Cal ne dénature-t-il pas justement ses propos en montrant une relation faussée entre l'homme et la nature ? Ne présente-t-il pas ici encore une relation de domination de l'homme sur son environnement, au lieu de promouvoir un équilibre retrouvé, le besoin de respecter la Terre, de reconnaître que justement on ne peut pas tout dominer, tout contrôler, et que l'homme doit accepter de laisser de la place aux autres habitants de cette planète, à commencer par les grands animaux en voie d'extinction (gorille, orang-outan, éléphants,...) dont nous détruisons l'habitat année après année ?

Alors, ode à l'environnement ou peinture verte ? Qu'en pensez-vous ?

Thomas

Pour aller plus loin
- Article sur Yahoo
- Le site de Pirelli

lundi 17 novembre 2008

Résultats de l'enquête sur les produits de la mer durable : forte participation !

Vous avez été exactement 410 à compléter l'enquête sur les produits de la mer durables, menée par Internet du 23 octobre au 5 novembre. Ce chiffre est en lui-même un premier enseignement : c'est un sujet qui vous intéresse. Voici donc les enseignements que l'on peut tirer :

Qui a répondu à l'enquête ?
410 réponses, c'est un échantillon statistiquement significatif. Ont ainsi participé 51% d'hommes (et donc 49% de femmes), soit un échantillon bien équilibré. Cible plutôt jeune également : 69% d'entre vous ont moins de 39 ans, avec un poids important des 25-34 ans (52%). Vous êtes également 52% à avoir des enfants. Enfin, le mode de diffusion a fait que l'enquête s'est adressée principalement à une cible plutôt CSP+ (cadres, professions libérales,...) et pour beaucoup située en région parisienne.

Il est intéressant de noter que cette cible correspond à une population a priori déjà surconsommatrice de produits bio, selon le "Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France", publié chaque année par l'Agence Bio.

Quelle connaissance des enjeux du développement durable ?
L'échantillon est assez sensibilisé aux enjeux du développement durable : 43% des répondants déclarent avoir une connaissance du sujet "experte" ou "avancée", et même près d'1 homme sur 2 (48%), contre un peu plus d'1 femme sur 3 (38%). Parmi ces enjeux, ce sont les ressources naturelles, les effets de l'environnement sur la santé et le changement climatique qui sont jugés comme les plus importants.

Quelle place pour les achats "responsables" des produits de la mer ?
Alors que plus de la majorité des répondants réalise une part significatif de ses achats en produits durables (53%), cela ne concerne qu'environ 1 personne sur 4 pour les produits de la mer (26%). Le marché des produits de la mer reste donc en marge de l'essor important du marché du bio que l'on constate depuis quelques années...

Quelles sont les raisons de consommer durable ?
Les 2 principales raisons invoquées sont le respect de la planète (43%) et la santé (38%).
Les femmes sont un peu plus nombreuses que les hommes à faire ce choix parce que c'est meilleur pour la santé (42% contre 34%).
Quant à l'influence des enfants, elle est claire : on consomme durable pour la santé quand on a des enfants ( 48% contre 27% quand on n'a pas d'enfants) ; on consomme durable pour la planète quand on n'a pas d'enfants (50% contre 35% avec enfants).

Pourquoi on n'achète pas plus de produits labélisés ?
3 raisons principales à cela : 1/ l'offre trop limitée en magasin, ou l'absence de magasins bio près de chez eux ; 2/ le prix élevé des produits bio ; 3/ la multiplication des labels, source de confusion.

A noter également de nombreux commentaires pour déclarer une méfiance des labels, soit parce qu'on "ne croit pas que le produit avec label soit vraiment bio", soit parce qu'on considère que "les produits labelisés ne prennent pas en compte tous les enjeux". Dans ce dernier cas, on demande de la cohérence : on cite à titre d'exemple le cas de fruits bio d'origine lointaine avec emballage plastique, jugés pas forcément plus "durables" que des fruits non bio achetés en vrac, par exemple au marché, d'origine locale, "en faisant confiance à son maraîcher."

Qui connaît le label MSC pour la pêche durable ?
Seulement 6% des répondants déclarent connaître le label MSC (Marine Stewartship Council). C'est très peu. Le label MSC, qui est pourtant en train de devenir le label de référence au niveau mondial, reste encore confidentiel en France. Il est surtout connu d'experts du développement durable (87% de ceux connaissant le label déclarent une connaissance experte ou avancée) qui ont des enfants (78%). Comme attendu, ce sont des personnes qui achètent plus de produits durables que la moyenne et prêts à payer significativement plus que la moyenne.

En conclusion
Force est de constater que le chemin est encore long. Si la consommation responsable de certaines catégories jouit d'une bonne dynamique (fruits et légumes, café), les produits de la mer sont en retard de plusieurs années. Ces résultats semblent cohérents avec le niveau très limité de l'offre disponible actuellement dans les grandes surfaces, étals des marchés et des poissonneries : quelques produits labellisés MSC, un label encore majoritairement inconnu, ou bio (gambas, saumon fumé).

Au-delà, il semble que la notion même de "produit de la mer durable" soit génératrice de confusions dans l'esprit de beaucoup. Plusieurs commentaires qui m'ont été envoyés laissent penser que "les gens considèrent un poisson frais sur un étal comme naturellement durable et bon pour la santé". A cela, on peut avancer plusieurs explications, par exemple :
- Les sources de pollution passent inaperçues (PCB, métaux lourds, élevages intensifs), alors que le sujet des pesticides et des produits chimiques utilisés dans l'agriculture intensive sont très médiatisés
- Le problème de la surpêche est encore méconnu et mal appréhendé : la mer est invisible, on lui attribue encore des qualités de "d'abondance inépuisable".


Pour aller plus loin
- Le site de l'Agence Bio
- Le lien vers le Baromètre annuel de l'Agence Bio
- Un excellent article de Lester Brown : EXPANDING MARINE PROTECTED AREAS TO RESTORE FISHERIES
- Le site du Marine Stewartship Council
- Le site du WWF Marine Conservation et du WWF Marine Program
- Greenpeace Oceans
- Enfin, 2 livres référence sur le sujet : "Une mer sans poissons" de Philippe Cury (lien dans la rubrique "Lu et approuvé" à votre droite) ; "Surpêche : l'océan en voie d'épuisement" de Charles Clover)

Je serai ravi de pouvoir échanger avec vous sur les différents enseignements de cette enquête. Qu'en pensez-vous ?

Thomas

mercredi 5 novembre 2008

Cinéma et colibris : "Nos enfants nous accuseront"


Sortie ce mercredi du film de Jean-Paul Jaud "Nos enfants nous accuseront". Ce documentaire plonge dans l'univers de l'agriculture et des agriculteurs et livre une charge contre le système productiviste à base d'intrants chimiques et de pesticides.

A l'heure où la loi Grenelle entérine l'objectif français EcoPhyto 2018 de réduction de 50% des pesticides utilisées, tout en voulant promouvoir l'agriculture biologique en faisant passer la surface cultivée à 10% (contre 2% aujourd'hui), ce film sera-t-il le "Ma vérité sur la planète" de l'agriculture ???

Pour aller plus loin
- le site du film : ici
- les séances près de chez vous sur Allocine
- la bande-annonce


- Le site de Colibris, récemment lancé par Nicolas Hulot et Pierre Rabhi
- Le blog de Pierre Rabhi : ici
- Et le site de Terre et Humanisme
- Intelligence verte
- Le site des paniers bio que je commande personnellement chaque semaine : le Campanier ; il en existe beaucoup d'autres que vous trouverez facilement sur Google
- Enfin, un dernier p'tit lien pour agir chacun à son échelle, pour les chanceux qui ont un jardin : Jardin Eco, ou comment jardiner bio

Pour terminer, puisque nous parlons du film "Nos enfants nous accuseront", j'étais en train de télécharger une photo de mon fils Maxime, grand bébé qui va déjà sur ses 1 mois. Et je me demandais finalement ce que le titre de ce film signifie réellement. "...nous accuseront...", de quoi m'accuserait Maxime exactement, comment, quand ? Qu'est-ce qui pourrait faire qu'il en arrive là ? M'accuserait-il simplement d'un système dont je ne suis pas responsable ?

Et puis je me suis souvenu de ma journée aux Entretiens de Millançay (cf post sur le sujet)... S'il a un cancer à 30 ans parce que nous lui avons fait manger des fruits et légumes pleins de pesticides et des oeufs de batterie aux hormones, parce que j'ai utilisé mon téléphone portable trop près de lui, parce que je n'ai pas choisi un téléphone émettant les ondes les plus faibles (la mesure DAS), parce que j'aurais laissé installer une antenne de téléphonie mobile près de son école, que je ne me suis pas battu pour avoir une cantine bio à l'école... Dans ce cas je serai bien sûr responsable : je ne contrôle pas le système, mais je contrôle ce que j'en fais.


A chacun de faire sa part pour soi et pour ses enfants, comme les petits colibris de Nicolas Hulot et Pierre Rabhi (à ce sujet, cf le livre de Séverine Millet : La Stratégie du Colibri, dans la rubrique Lu et approuvé dans la barre verticale)

A bientôt et bon film les colibris
Thomas