Note : les gains éventuels liés aux annonces google seront reversés intégralement à des organisations de protection de la nature et de lutte contre le réchauffement climatique

jeudi 21 mai 2009

Protégeons la forêt !

Nouvelle campagne du WWF pour protéger la forêt : http://www.protegelaforet.com/
On y décrouvre son empreinte écologique sur la forêt quand on achète de la viande, des meubles, etc...

Comme à leur habitude, un visuel choc et très esthétique :

Un autre visuel plus ancien mais que j'adore (vu sur SOS Biodiversité)

Pour aller plus loin : le site du FSC

jeudi 14 mai 2009

88% des stocks de poisson européens surexeploités !

C'est la nouvelle mode : il faudrait tout manger bio, local, frais et de saison. Certains affirment même que manger local et frais serait "mieux pour la planète" que manger bio. J'aimerais nuancer ici ce message qu'on nous ressasse désormais à toutes les sauces.

L'objectif principal de manger local et frais est de réduire l'empreinte carbone de ce que nous mangeons. Cette empreinte est composée en grande partie des "kilomètres alimentaires" parcourus par nos fruits et légumes importés de l'autre bout de la planète (objectif "local"), de l'énergie utilisée pour les produire sous serre hors saison (objectif "saison") et la surgélation (objectif "frais"), des engrais et pesticides (objectif "bio").

En effet, cela a un sens sur plusieurs produits pour lesquels ce choix est relativement facile à mettre en oeuvre : éviter de manger des fraises en hiver semble du bon sens et manger bio est bon pour la santé. La question de la surgélation est plus incertaine, puisque ce mode de conservation énergivore permet cependant de réduire les gaspillages de produits alimentaires détruits car périmés ou abîmés (qu'on estime à 1/3 ! ; voir un message précédent sur la campagne actuelle de l'Instituto Akatu au Brésil). Pourquoi ne pas plutôt promouvoir les énergies renouvelables, comme par exemple des panneaux solaires obligatoires sur tous les toits des entrepôts de stockage de surgelé ?

Il est cependant important à mon sens de ne pas céder aux sirènes de la panique climatique. D'autres enjeux, s'ils sont moins médiatisés, n'en sont pas moins importants pour l'avenir de la planète: les ressources naturelles, la biodiversité, la pollution. Si la biodiversité s'effondre, les bouleversements induits seront de même magnitude que si le climat s'emballe (et les deux ne sont pas incompatibles...) L'empreinte écologique au sens large devrait être la référence à la place de l'empreinte carbone.

Dans ce débat, les produits de la mer sont un cas particulier.. Les enjeux prioritaires dans ce domaine sont les ressources naturelles halieutiques et les écosystèmes marins : aujourd'hui, on pêche n'importe quoi, en trop grande quantité, et n'importe comment.

Les écosystèmes marins sont fragiles et méconnus. On sait seulement qu'il y a des seuils au-delà desquels les changements deviennent irréversibles, comme l'effondrement du stock de cabillaud de Terre Neuve au début des années 90 et qui, malgré l'interdiction de pêche depuis plus de 15 ans, est à un niveau inférieur aujourd'hui à celui de 1990. Il est plus urgent de consommer des poissons durables que de réduire les gaz à effet de serre de cette activité.

La solution à ces enjeux ne réside pas dans la consommation locale : dans son livre vert de la Politique Commune de Pêche publié en avril, la Commission Européenne reconnait que 88% des stocks halieutiques européens sont surexploités ! De même, sur 41 pêcheries certifiées MSC dans le monde, vous n'en trouverez aucune en France. Les 2 premières pêcheries françaises viennent de se lancer dans la certification, mais ne l'ont pas encore. En clair, si vous voulez du poisson écolabellisé, ce n'est pas du local.

D'autant plus que la France, comme toute l'Europe, est déficitaire en produits de la mer. La France ne pêche et produit que 36% de sa consommation. Manger exclusivement local signifierait diviser notre consommation de poisson par 3. Compte-tenu de leur bénéfice-santé, cela semble déraisonnable : leurs bienfaits dépassent largement les seuls omega 3, puisqu'ils sont également riches en vitamines diverses (B, D, E, etc) et en oligo-éléments non moins variés (phosphore, iode, sélénium, etc). Leur consommation nous est indispensable.

Après avoir épuisé les possibilités de consommation locale de produits durables, il faut alors importer, et importer durable svp. Si c'est en poisson frais, c'est forcément par avion, et là les gaz à effet de serre s'envolent. Ce sera donc en surgelé pour utiliser le transport maritime, faiblement émetteur de gaz à effet de serre par tonne de marchandise transportée.

Nous voyons donc qu'il faut faire attention à ne pas généraliser de façon excessive le concept du local, frais, de saison. En ce qui concerne certaines catégories comme les produits de la mer, il s'agit d'intégrer des objectifs plus globaux. La solution préférable, par ailleurs validée en terme carbone par plusieurs études de cycle de vie, est le choix du surgelé par porte-containers (un container de poissons serait, en cas d'accident, et selon des sources sûres, moins polluant qu'une marée noire ;-)).

Quand vous achetez du poisson, demandez donc plutôt à votre poissonnier :
- Si le poisson n'est pas une espèce en danger (thon rouge, mérou)
- Si le stock n'est pas surexploité (cabillaud de Mer du Nord)
- S'il respecte les tailles minimales de pêche(n'achetez pas de juvéniles de barbue, saint-pierre, langoustines, ou de n'impore quel autre poisson)
- Si la pêcherie est éco-certifiée MSC
- Si le mode de pêche est respectueux des écosystèmes
- et... bien sûr s'il est frais ;-)

Thomas