Note : les gains éventuels liés aux annonces google seront reversés intégralement à des organisations de protection de la nature et de lutte contre le réchauffement climatique

samedi 31 mai 2008

Vers un GIEC de la biodiversité !

La conférence de l'ONU sur la biodiversité s'est achevée à Bonn. Au-delà des quelques mesures proposées, comme la création de zones protégées en haute mer, la grande nouvelle est l'annonce de la création prochaine d'un GIEC de la biodiversité. Il faudra attendre novembre pour son lancement.

Lorsque l'on voit le rôle clé joué par le GIEC dans la prise de conscience internationale sur le changement climatique, récompensé par le Prix Nobel en 2007, on ne peut que se réjouir que la biodiversité emprunte les mêmes voies. Même si la tâche sera peut-être encore plus ardues, comme les indicateurs de mesure de la biodiversité restent encore à inventer (cf post ci-dessous)

Retrouvez le communiqué de presse à l'issue de la conférence de Bonn : ici

Une petite vidéo pour la route



Rendez-vous sur le site du Museum d'Histoire Naturelle pour plus d'infos sur trois expos superbes en ce moment au Jardin des Plantes à Paris : "Biodiversités, nos vies sont liées", "Aldabra, trésor de la biodiversité", "Incroyables cétacés"

A noter enfin le magnifique article sur Aldabra dans le blog de GEO

Au plaisir de vous lire...

jeudi 22 mai 2008

Aujourd'hui, c'est la Journée internationale de la biodiversité

C'est l'occasion de revenir sur ce qu'on appelle la biodiversité, en quoi c'est important, les enjeux actuels et les sujets d'actualité. Selon Einstein, "si les abeilles disparaissent, l'homme n'a plus que 4 années à vivre".

La biodiversité, késako ?
C'est Alain Bougrain-Dubourg lui-même qui le disait à la Cité de la réussite début avril : "La biodiversité, ce n'est pas que les petits oiseaux". Le concept de
« biodiversité », proposé en 1985 par Walter Rozen, a bénéficié d’une grande notoriété à partir de 1992, date de la Conférence de Rio et de la ratification de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). De l’échelle moléculaire à l’échelle de la biosphère, la biodiversité regroupe les populations, les écosystèmes, et les interactions entre tous les acteurs du système.

Des systèmes essentiels mais méconnus
L'homme tire en effet de nombreux services de la nature, les estimations variant grandement entre 40% du PIB mondial et plusieurs multiples de celui-ci. La sémantique a d'ailleurs son importance ici, puisqu'on entend souvent que la "nature fournit des services". Or la nature ne "fournit" rien, c'est l'homme qui en tire/en extrait ce dont il a besoin.

La complexité du vivant fait que les écosystèmes sont par ailleurs fort méconnus. Non seulement l'homme a tendance à préférer les raisonnements de type linéaire ou action/réaction aux raisonnements systémiques plus complexes à appréhender, mais la mesure est difficile et les indicateurs pour l'instant inexistants.

Comment mesurer la biodiversité ?
On a réussi à définir une mesure standard du réchauffement climatique : il s'agit du CO2 équivalent, mesuré comme concentration dans l'atmosphère (ppm) ou comme émission (la tonne), qui permet de normer le pouvoir réchauffant de différents gaz à effet de serre comme le méthane ou le CO2. Par ailleurs, les conséquences sont également mesurables : température, hausse du niveau des mers sont des mesures maîtrisées voire observables par chacun.
En revanche rien de similaire pour la biodiversité. Combien vaut un éléphant ? Quel est l'impact de la disparition probable des ours polaires et des orang-outans ? Peut-on compenser la disparition d'un tigre par 50 souris ? C'est le sujet brûlant d'actualité, sous le feu des projecteurs depuis qu'un cormoran a été évalué à 30€ lors du procès de l'Erika.
Certains proposent l'hectare comme unité de mesure. Si cela semble envisageable au niveau d'un territoire relativement homogène (par exemple la France ou l'Europe), 1 hectare français est-il comparable à 1 hectare brésilien ? (alors qu'une tonne de CO2 a le même impact quel que soit le lieu d'émission)

Et pourtant, la biodiversité est en danger
L'homme est en effet responsable d'un rythme d'extinction des espèces environ 100 fois plus élevé que la moyenne constatée historiquement. Nous risquons une 6e vague d'extinction aux conséquences imprévisibles, dont la cause est d'origine humaine :
- Destruction ou dégradation des écosystèmes (déforestation, pollution des sols et des eaux, fragmentation des habitats…)
- Exploitation non durable de la biodiversité (chasse, braconnage, pêche, cueillette…)
- Invasions d’espèces étrangères (telles que certaines algues ou espèces cultivées envahissantes…)
- Réchauffement climatique qui perturbe les cycles biologiques des espèces. On a ainsi constaté que les espèces de montagne s'élevaient de plus en plus. Or, une fois au sommet, ces espèces seront prisonnières et condamnées...

Les solutions existent, il ne tient qu'à nous....
- De manger bio et de choisir des espèces peu polluantes et sans danger d'extinction
- De consommer des produits à emballage réduit (en évitant le jetable et les doses individuelles ; en faisant ses courses chez les commercants (en plus c'est plus sympa), notamment pour la viande et le poisson)
- De choisir des produits ne contenant pas d'huile de palme et autres ingrédients notoirement néfastes à l'environnement par leur mode de production
- De limiter nos dépenses d'énergie et nos émissions

Pour aller plus loin
- La Caisse des Dépôts a créé le premier Fond de compensation de la biodiversité
- La Convention sur la Diversité Biologique
- L'Institut Français de Biodiversité, avec un rapport remarquable sur les enjeux liés aux indicateurs de la biodiversité
- Le Millenium Ecosystem Assessment

Et pour s'émerveiller encore et toujours grâce à deux des plus grands photographes animaliers actuels
- Big Animals de Amos Nachum
- Frans Lanting

Voilà beaucoup de sujets sur lesquels j'adorerais discuter avec vous ici.
Thomas

mercredi 21 mai 2008

Bienvenue à Nature Humaine

Un post rapide pour souhaiter la bienvenue à Nature Humaine, l'association créée par Thierry Thouvenot et Séverine Millet.

Nature Humaine se propose d'être un "creuset où sciences humaines et écologie peuvent se rencontrer pour faire émerger une réflexion originale sur notre relation à la nature et à notre propre nature". L'Association souhaite étudier "la prise en compte des facteurs humains (psychologiques, culturels, sociologiques,...) pour comprendre la crise écologique et passer à l'action" et "d'explorer cet espace au sein duquel se trouve la source principale des déséquilibres écologiques : notre vision du monde, notre relation à la nature, nos émotions, nos désirs, notre histoire,..."

Retrouvez sur le site de l'Association la première newsletter consacrée aux "Moteurs de l'action" !

Bravo à Thierry et Séverine pour cette superbe initiative !

Thomas

jeudi 1 mai 2008

Créativité et développement durable : le bon mélange

Maintenant que la société civile s'est emparée (enfin) du sujet, ça y est le développement durable est partout : à la radio, dans les journaux TV, sur la blogosphère évidemment, il suffit d'ouvrir n'importe quel magazine pour voir mêlés articles (forcément de fond), appels à la prise de conscience, les bons plans écolos pour consommer tout autant mais mieux (!), et bien sûr le greenwashing, qui mérite sans conteste le César du meilleur premier rôle. Au-delà, j'ai été frappé de constater que cette vague verte fait germer chez l'homme toutes sortes de créations, du génie créatif le plus pur au greenwashing le plus méprisable.

Les Jedi créatifs au service de la planète
Je ne cesse d'être émerveillé par la puissance créative du développement durable et des thèmes qui y sont rattachés. Le génie créatif humain semble décuplé par la combinaison entre valeurs et moyens limités.

Les films d'animation sont à l'honneur. Surfant sur les succès mondiaux de Nemo, Ratatouille et autres Roi Lion, les animaux font recette, autorisant l'attendrissement, l'humour, et un discours non moralisateur.


Il y en a une dizaine d'autres tous aussi géniaux, drôles et craquants sur AnimalsSaveThePlanet, par les réalisateurs de Wallace et Gromit

C'est aussi une manière intelligente et peu coûteuse de parler des enjeux planétaires sans être obligé d'aller filmer depuis la station spatiale internationale



Au-delà, la créativité de nos créatifs semble stimulée par les scenarios 'catastrophe', filon parfaitement exploité par les WWF du monde


Les films cultes aussi sont en train d'être revisités pour notre plus grand bonheur, cf "Easy on the Meat Royale" un peu plus bas sur ce blog, en hommage à Pulp Fiction. A quand Fargo, Le Parrain et Star Wars ?

Concernant l'origine de ces créations, beaucoup de contributions du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Brésil, mais on se demande où peut bien être passée la France...

Enfin, façon moins animée, le vert fait pousser de nombreux sites originaux se proposant d'encourager le passage à l'action à travers nos petits gestes quotidiens :
- 50 Ways to Help the Planet
- Earth Fire Ice
- La très esthétique campagne Greenpeace 'Do you know what you eat?'
- Et un petit site marrant mais qui ne sert à rien : Breathing Earth

Les Darth Vador du greenwashing

Je n'ai pas très envie de parler greenwashing, tout ou presque a déjà été dit. C'est un sujet délicat car il est difficile de désigner les responsables. Les agences de communication n'ont de toute évidence ni les compétences ni la légitimité pour être seuls juges des qualités environnementales des produits et services dont ils vantent les mérites.

Au-delà des évidences (classiquement de nombreuses pubs automobiles, quels sont les critères objectifs pour décider de la 'greenitude'? Un produit est-il green parce qu'il est 100% green comme Ecover ? Faut-il pour autant refuser de reconnaître les bonnes actions qui vont dans le bon sens, même si elles sont (peut-être) moins abouties, cf les engagement d'Unilever ? (cf l'excellent post de Veille2Com sur le sujet). Le public et les ONG ont donc investi cet espace en exploitant les possibilités collaboratives du Web 2.0 : Affichez le CO2, Greenwashing index

Pour l'instant, il incombe au consommateur de faire les bons choix, mais cela ne concernera jamais qu'une fraction infime de la population. Quels seront les impacts et la portée de la charte de bonne conduite signée le 11 avril dernier entre le MEEDDAT, par le BVP et l'interprofession publicitaire (AACC, UDA) et de la charte d'engagements de l'UDA ? Affaires à suivre...

J'attends vos commentaires sur tous ces points !
A+

Vu sur Culture Buzz, NeoMansLand

PS : n'oubliez pas de participer à l'éco-défi de la FNH, ici